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Réflexion sur le Symposium annuel sur la sécurité alimentaire présenté par le Centre de Maple Leaf pour la sécurité alimentaire : 2e partie

Le modérateur, le Dr David Nabarro, avec les panélistes Kirsten Beardsley, Michael H McCain et le Dr Joseph LeBlanc, et Adam van Koeverden se joignent virtuellement au Symposium sur la sécurité alimentaire

Exploration de stratégies sans but lucratif, les progrès du gouvernement et une approche multisectorielle pour accélérer la prise de mesures afin de réduire l’insécurité alimentaire au Canada.

Par Sarah Stern, directrice du Centre de Maple Leaf pour la sécurité alimentaire

Nous avons présenté notre 3e Symposium annuel sur la sécurité alimentaire le 18 octobre, accueillant des participants de partout au pays. Cet événement ayant d’abord été prévu pour mai 2020, ce fut l’une des premières rencontres que nous avons annulées en raison de l’apparition de la pandémie en mars de cette année-là. Après deux ans et demi, nous avons enfin pu présenter notre événement tant attendu.

Le Symposium a dévoilé ce que nous pouvons faire pour accélérer la prise de mesures qui réduisent l’insécurité alimentaire au Canada.

Cliquez ici pour lire la première partie de notre réflexion et continuez à lire afin d’apprendre quelles sont les connaissances et les mesures à prendre échangées avec les participants le mois dernier.

Stratégies sans but lucratif afin de résoudre l’insécurité alimentaire

De nombreux organismes s’efforcent de trouver un équilibre permettant d’aborder les besoins immédiats, tout en insistant sur les changements systémiques nécessaires pour nous attaquer aux causes profondes de l’insécurité alimentaire. Certains ciblent l’adoption de la modification de politiques par le gouvernement ou plaident pour elle. Certains mettent l’accent sur l’extension afin de joindre plus de personnes, tandis que d’autres se concentrent sur le maintien ou l’approfondissement de leur impact en un endroit ou auprès d’un plus petit groupe de personnes.

Vani Jain, directrice générale de Daymark Foundation, a modéré une discussion avec Adam Fair, v.-p., Stratégie et impact chez Prospérité Canada, Charlene Liske, directrice de Lands & Culture Resource chez Dechinta Centre for Research and Learning et Kathryn Scharf, directrice des programmes aux Centre communautaires d’alimentation du Canada, afin d’explorer comment leurs organismes fonctionnent afin de trouver un équilibre entre les besoins immédiats et les changements à plus long terme.

Prospérité Canada œuvre afin d’identifier et aider à surmonter les obstacles à l’accès aux prestations gouvernementales pour les individus, y compris le besoin de faire des déclarations d’impôt chaque année et d’accomplir d’autres tâches ardues. « Les obstacles peuvent être considérables. »

Et pour les personnes handicapées : « Les processus de demandes de prestations pour les personnes handicapées sont les plus difficiles de tous, » affirme Adam, qui a souligné que notre partenaire Prospérité aide à augmenter les revenus et à améliorer la sécurité alimentaire de ceux qui vivent avec des handicaps.

Kathryn, des Centre communautaires d’alimentation du Canada, a souligné que « l’insécurité alimentaire est un problème massif et inacceptable, » en ajoutant cependant que « nous devons toujours faire face à la réalité, c’est-à-dire que l’échelle de ce que nous faisons est limitée. »

Charlene de chez Dechinta a parlé de la récolte traditionnelle dans les communautés autochtones et du besoin de songer à notre impact sur l’environnement. « Pour moi, Dechinta signifie partager et apprendre, a-t-elle expliqué, en ajoutant que « tous sont les bienvenus à nos camps à poissons », où la collaboration pour enseigner aux membres de la communauté à récolter toutes les parties d’un animal est essentielle pour apprendre à vivre sur les terres et honorer leur patrimoine autochtone. Je suis assez certaine qu’un bon nombre de personnes dans la salle ont envie d’aller apprendre avec Charlene!

Le modérateur Vani Jain avec les panélistes Adam Fair, Charlene Liske et Kathryn Scharf au Symposium sur la sécurité alimentaire

Les progrès du Canada sur l’atténuation de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire

Nous avons été rejoints virtuellement par l’honorable Karina Gould, ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, qui a conversé avec le Dr David Nabarro au sujet des progrès accomplis par le gouvernement pour atténuer la pauvreté et l’insécurité alimentaire chez les Canadiens.

« Tout le monde au pays est touché par l’inflation, mais les personnes à faible revenu sont les plus durement touchées… ce sont elles qui doivent choisir entre « dois-je payer mon loyer ou manger? », a dit la ministre Gould.

À propos des personnes handicapées, elle a ajouté qu’il s’agit « constamment du groupe de Canadiens qui vit dans la pauvreté la plus extrême. Ici, l’un des défis est que ce sont souvent les gouvernements provinciaux et territoriaux qui administrent les prestations d’invalidité et nous disons que nous voulons travailler avec eux afin de créer des soutiens du revenu qui répondent aux besoins de ces personnes. »

Pendant que nous étions au Symposium, nous avons été ravis d’apprendre que le projet de loi C-22—  celui qui représente la Prestation canadienne pour les personnes handicapées qui aiderait à réduire la pauvreté chez les Canadiens en âge de travailler qui vivent avec des handicaps — a reçu un vote  unanime historique en faveur de le faire avancer davantage pour étude. Un triomphe pour la collectivité!

L'honorable Karina Gould s'exprimant lors du Symposium sur la sécurité alimentaire

L’approche prise par le gouvernement afin de réduire l’insécurité alimentaire

Il peut nous sembler que les rouages de l’appareil gouvernemental sont un peu comme une boite noire. Chris Forbes, sous-ministre, Agriculture et Agroalimentaire Canada, Annette Gibbons, sous-ministre déléguée à Emploi et Développement social Canada, Valerie Gideon, sous-ministre déléguée des Services aux Autochtones Canada et Wayne Walsh, sous-ministre adjoint par intérim, Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada, ainsi que la modératrice, Elizabeth McIsaac, présidente de Maytree, nous ont aidés à lever le voile sur la collaboration entre leurs ministères.

« Pour nous, l’un des avantages réels d’avoir une politique alimentaire est qu’elle nous apporte un assortiment de thèmes communs à l’ensemble des ministères. Et elle mène un plus grand nombre d’entre nous à la table et nous donne un mandat de travailler ensemble et de faire face aux défis, » a expliqué Chris en réfléchissant sur les politiques en matière d’insécurité alimentaire à travers le Canada.

Valerie, qui s’est jointe à nous virtuellement, a fourni une lueur d’espoir pour les communautés et les familles vivant dans la pauvreté, ajoutant que « Cette année, nous avons augmenté les fonds de prévention de 270 %… cette hausse est significativement transformatrice et il y a beaucoup de souplesse dans ce que peuvent faire les fournisseurs de services. »

La modératrice Elizabeth McIsaac avec les panélistes Annette Gibbons, Chris Forbes, Wayne Walsh et Valerie Gideon au symposium sur la sécurité alimentaire

Une approche multisectorielle à l’accélération des modifications relatives à l’insécurité alimentaire

Notre dernière séance de la journée, modérée par le Dr David Nabarro, a exploré comment nous pouvons mieux stimuler la prise de mesures ensemble au moyen de travail intersectoriel. Les experts du groupe de discussion comprenaient Kirsten Beardsley, chef de la direction de Banques alimentaires Canada, le Dr Joseph LeBlanc, doyen associé,  Équité et inclusion à l’Université de l’EMNO (École de médecine du Nord de l’Ontario), Adam van Koeverden, député à la Chambre des communes et Michael McCain, président-directeur du conseil d’administration et chef de la direction des Aliments Maple Leaf.

En partageant ses convictions à propos de l’insécurité alimentaire au Canada, Adam, qui s’est joint à nous virtuellement, a souligné : « Je crois fermement que la pauvreté au Canada peut être résolue. » Il a ajouté : « La pauvreté est une décision — elle n’est pas inévitable. Nous pouvons faire davantage pour veiller à nous détacher de l’idée selon laquelle la pauvreté et l’insécurité alimentaire sont inévitables. »

Joseph a partagé une histoire que lui a racontée un Aîné. Il a dit de s’imaginer une rivière. La rivière est un torrent de systèmes puissants qui sont gravés dans notre société — le racisme et le colonialisme. Vous pouvez jeter une seule pierre dans la rivière et y faire une petite ondulation. Mais nous pouvons regarder la rivière ensemble et commencer à y jeter des pierres dans les endroits où cela aura le plus d’impact. Collectivement, nous pouvons commencer à y jeter de gros blocs rocheux et courber la rivière afin qu’elle coule dans le sens où il faut l’orienter.

L’avenir des démarches en matière d’insécurité alimentaire

Nous savons que l’établissement de cibles claires engendre la responsabilisation et l’harmonisation. Nous savons aussi qu’il y a une volonté publique de changement et nous devons la mettre à contribution. Le Symposium avait pour thème d’accélérer le changement — il y a beaucoup à faire pour réduire l’insécurité alimentaire et éliminer la faim au Canada. Mais conjointement, en collaborant dans l’ensemble des secteurs, nous pouvons stimuler la prise de mesures. Un message intersectoriel harmonisé, appuyé par la volonté publique, est difficile à ignorer.

Allons chercher des blocs rocheux afin de courber la rivière!