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Note personnelle sur la crise climatique et les conséquences de nos actes

'carbon' footprints in a bushy green forest

Note personnelle de la vice-présidente principale Lynda Kuhn à propos des petits changements auxquels nous pouvons procéder au profit de la durabilité.

Par Lynda Kuhn, vice-présidente principale, présidente du Centre de Maple Leaf pour la sécurité alimentaire

Feux de forêt hors de contrôle, neuvième année consécutive la plus chaude jamais enregistrée, sécheresse records. Les effets du dérèglement climatique se révèlent pires et plus effrayants que ce que les scientifiques avaient prédit.

Je réfléchis beaucoup à la manière de modifier mon mode de vie pour réduire ma contribution à la crise climatique. Comment pourrais-je me regarder dans le miroir si je restais sans rien faire? Je suis LOIN d’être parfaite, mais j’essaie de plus en plus de modifier mon mode de vie pour contribuer le moins possible à la crise environnementale. Cela m’amène à prendre des décisions réfléchies qui m’empêchent à l’occasion de faire tout ce que je voudrais faire, ou avais coutume de faire.

« Que puis-je faire? » Telle est la question que me posent parfois mes collègues et amis quand nous discutons de la crise climatique. Ce n’est pas très compliqué : il suffit à chacun de changer quelques petites choses. On ne peut pas tout avoir

Aux États-Unis, plus de 20 % des émissions de gaz à effet de serre sont directement attribuables à la consommation domestique. Ce pourcentage grimpe à 80 % si l’on prend en compte les émissions indirectes. (Données de 2019 – PBS)

Le transport et le logement contribuent à plus de 60 % de l’empreinte carbone des ménages états-uniens; les données étant similaires pour le Canada. Les chaînes d’approvisionnement liées aux services (de santé, bancaires, etc.) et à l’alimentation sont responsables de la plus grande partie des émissions carbonées. Hors de l’Amérique du Nord, celles-ci sont principalement attribuables à l’alimentation, aux meubles et fournitures ainsi qu’aux vêtements.

Se déplacer moins et plus intelligemment 

Après le logement, les transports sont les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre. Le type de véhicule qu’on conduit, les distances qu’on parcourt et le nombre de nos voyages en avion ont une incidence directe sur le climat.

Bien que de nombreux secteurs commencent à réduire leurs émissions, le nombre de voyages en avion s’accroît sans cesse. De 1990 à 2012, les émissions carbonées générées par le secteur aérien ont augmenté de 75 % entre 1990 et 2012, et leur hausse rapide devrait persister jusqu’en 2050. Si rien n’est fait, elle pourraient représenter à elles seules le quart du total à ne pas dépasser en matière d’émissions pour limiter la hausse des températures à 1,5 oC.

  • Si le secteur aérien était un pays, il compterait parmi les 10 plus gros émetteurs mondiaux. 
  • Le secteur du tourisme mondial est responsable de 8 % des émissions planétaires. Il émet plus de CO2 que le secteur de la construction!
  • L’empreinte carbone d’un seul vol est tellement grande que le fait d’éviter de prendre l’avion à une seule reprise peut avoir le même effet que d’éviter d’utiliser son véhicule à essence pendant un an.

Je continue pourtant à utiliser mon véhicule diesel peu gourmand en carburant acheté il y a 10 ans, car mon fils m’assure que la fabrication de voitures a plus d’incidence sur le climat que leur utilisation. Mais mon prochain véhicule sera électrique. Mon mari et moi prenons beaucoup moins l’avion qu’avant et quand nous le faisons, nous optons pour la classe économique (pas par souci d’économie, mais parce que chaque passager occupe moins de place), privilégions les vols directs (les décollages et atterrissages étant ce qui pollue le plus), et adhérons aux programmes de compensation des émissions carbonées proposés en ligne par les lignes aériennes. Mais j’essaie aussi de prendre moins de décisions irréfléchies, comme celle d’acheter un camion diesel ou une caravane à l’empreinte carbone énorme. 

Lynda Kuhn
Lynda Kuhn, vice-présidente principale, présidente du Centre de Maple Leaf pour la sécurité alimentaire

Opter pour une alimentation durable pour réduire notre empreinte carbone

Nos choix alimentaires comptent parmi ceux qui influent directement sur notre empreinte carbone. Selon le mode de calcul utilisé, l’on estime que la production alimentaire génère de 26 à 33,3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ce sont les aliments d’origine animale, comme la viande et les produits laitiers, qui ont le plus d’incidence sur le climat. Je tente personnellement de me passer de viande deux à trois jours par semaine. Et les autres jours, j’en mange deux fois moins qu’avant. Je mange rarement du bœuf, dont l’élevage a beaucoup plus d’incidence sur le climat que celui des porcs ou des poulets. J’opte de plus pour les produits de Maple Leaf, parce que nous sommes une entreprise carboneutre. J’essaie vraiment de planifier mes repas au mieux, de consommer ce que j’ai acheté et de composter mes déchets organiques. Mon mari et moi cultivons une bonne part de nos aliments et plantons des arbres ainsi que des plantes indigènes qui emprisonnent le carbone, ce qui contribue à réduire nos déplacements liés aux courses alimentaires. 

Plus on gagne d’argent, plus notre empreinte carbone est importante

Sans surprise, notre incidence sur le dérèglement climatique est directement liée à l’importance de notre consommation personnelle. Or, le plus souvent, plus on gagne d’argent, plus on consomme. Les plus gros émetteurs de CO2 se comptent principalement parmi les plus riches. Au sein du classement des émetteurs, ceux du décile supérieur génèrent 45 % des émissions mondiales de CO2, alors que ceux des cinq déciles inférieurs n’en génèrent que 13 %. Cela tient avant tout au fait que les gros émetteurs consacrent plus d’argent à voyager.

Et l’on ne parle pas des personnes très riches, qui gagnent plus de 70 000 $ US par année.  

En matière de dérèglement climatique, nos choix personnels affectent un grand nombre de gens

Que conclure de ce qui précède? Que nous pouvons et devrions tous contribuer à changer les choses. Même l’apport de changements apparemment anodins à notre mode de vie aide les autres à prendre conscience des conséquences de leurs choix. Il s’agit souvent de choix personnels, mais en matière de dérèglement climatique, ceux-ci ont une incidence sur un grand nombre de gens.

Mon but n’est pas de faire la morale à quiconque. Je fais partie des gros émetteurs, ce qui n’est pas bien et contribue à la crise climatique. Je souhaite simplement encourager chacun à réfléchir, à prendre conscience de l’incidence de ses choix et à faire ceux, difficiles, qui s’imposent pour nous cessions de nous diriger à vitesse grand V vers une catastrophe climatique irréversible.