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Valoriser les jeunes : briser le cycle de la pauvreté au Kenya

Lynda Kuhn avec Peter, étudiant de Wezesha

Voici comment Wezesha Education Foundation crée des occasions concrètes pour les étudiants.

Par Lynda Kuhn, conseillère à la vocation et présidente du Centre de Maple Leaf pour la sécurité alimentaire

En 2004, j’ai participé à une collecte de fonds pour un organisme caritatif à Hamilton. J’y ai rencontré une jeune fille qui venait tout juste de revenir du Kenya, où elle avait passé un mois à faire du bénévolat dans un orphelinat. Elle m’a expliqué à quel point les enfants voulaient aller à l’école, mais qu’ils ne le pouvaient pas en raison de frais de scolarité trop élevés. En effet, après la huitième année, plusieurs d’entre eux quittaient l’école, des jeunes filles tombaient enceintes et d’autres vivaient au jour le jour d’un travail manuel. Ils étaient condamnés à vivre dans la pauvreté.

J’ai voulu en savoir plus; elle m’a donc mis en contact avec le fondateur de l’orphelinat. En moins d’un an, je suis allée au Kenya pendant trois semaines pour découvrir l’orphelinat et voir du pays. Je pensais avoir déjà été confrontée à la pauvreté, mais là, c’était une tout autre histoire. De plus, je n’avais jamais vu d’enfants avec une telle soif pour l’éducation et les possibilités qui en découlent. Ils souhaitaient devenir pilotes, docteurs, enseignants, etc. Pour moi, leurs objectifs contrastaient étrangement avec leur culture et leur communauté. Toutefois, l’une de mes plus grandes révélations a été la suivante : ces enfants étaient comme les nôtres. Malgré leur situation, ils étaient habités d’une énergie et de rêves incroyables. 

Parfois, dans la vie, il nous est impossible de tourner le dos à un problème. Je savais que j’avais les moyens et les relations nécessaires pour changer les choses. Alors, voilà. Je me suis lancée.

Betty étudie pour devenir enseignante. C’est elle qui a conçu et fabriqué sa robe! Dans la photo à droite, c’est Peter, l’un des premiers étudiants parrainés par Wezesha. Il est maintenant docteur en médecine, avec une spécialisation en obstétrique et en gynécologie
Betty étudie pour devenir enseignante. C’est elle qui a conçu et fabriqué sa robe!
Dans la photo à droite, c’est Peter, l’un des premiers étudiants parrainés par Wezesha. Il est maintenant docteur en médecine, avec une spécialisation en obstétrique et en gynécologie.

Valoriser les jeunes au Kenya au moyen de la Wezesha Education Foundation

Vingt ans se sont écoulés depuis le début de cette aventure de bénévolat. Au fil des ans, et avec le soutien des Aliments Maple Leaf, de la famille McCain et d’autres personnes géniales au cœur d’or, nous avons pu contribuer à l’éducation de centaines de jeunes au Kenya.

En 2013, j’ai cofondé la Wezesha Education Foundation, qui aide des jeunes démunis mais brillants à terminer leurs études secondaires et universitaires et à devenir des leaders dans leur collectivité. Nous soutenons de 60 à 100 jeunes par année en payant leurs frais de scolarité, leurs livres et certaines de leurs dépenses courantes. Un montant de 1 800 $ nous permet de payer les coûts d’un étudiant pour une année complète, ce qui représente un énorme rendement du capital investi.

Il ne s’agit pas de faire la charité, mais plutôt de favoriser l’égalité des chances et de permettre à ces jeunes à l’esprit vif de changer les choses au sein de leur famille et de leur collectivité. De plus, il y a un effet multiplicateur : lorsqu’ils obtiennent un emploi, leur revenu permet d’envoyer leurs frères et sœurs à l’école et d’améliorer la qualité de vie de leurs parents. Ils considèrent qu’il s’agit d’une obligation familiale importante, et cela se traduit par une influence positive sur la société.

Certains des étudiants parrainés par Wezesha au parc national du Lac Nakuru en janvier 2024
Certains des étudiants parrainés par Wezesha au parc national du Lac Nakuru en janvier 2024.

Égalité des chances et avenir prometteur pour les anciens élèves

En janvier 2024, je me suis rendue au Kenya pour visiter d’anciens élèves et rencontrer les nouveaux étudiants. Dix ans après la création de Wezesha, j’ai pu voir à quel point la fondation a transformé leur vie. Certains des étudiants de la première cohorte sont maintenant des docteurs, des ingénieurs et des entrepreneurs. L’un d’entre eux travaille à Oxfam, une organisation caritative mondiale. Il y fait progresser les recherches sur l’équité et publie des rapports sur le sujet. La majorité des anciens étudiants proviennent de familles monoparentales dirigées par des mères qui travaillent comme manœuvre ou gouvernante pour subvenir aux besoins de leurs enfants. Il s’agit là des femmes les plus fières, les plus redoutables et les plus fortes que j’aie jamais rencontrées. Leur gratitude de voir leurs enfants allumés et talentueux être en mesure d’aller à l’université et d’entreprendre une carrière enrichissante m’a touchée droit au cœur. Je reviens toujours de ces visites avec l’honneur et le privilège d’avoir été accueillie dans ces familles et ces communautés et d’avoir pu constater ce qu’est réellement la vie au Kenya. 

À gauche : Benson (au milieu, en haut) est le coordinateur de Wezesha au Kenya. Il prend la pose avec ses grands-parents qui l’ont élevé, ses sœurs et leurs enfants. À droite : Fancy, une amie depuis plus de 15 ans, avec ses enfants. Elle travaille dans un foyer pour les enfants de la rue à titre d’aide familiale principale
À gauche : Benson (au milieu, en haut) est le coordinateur de Wezesha au Kenya. Il prend la pose avec ses grands-parents qui l’ont élevé, ses sœurs et leurs enfants.
À droite : Fancy, une amie depuis plus de 15 ans, avec ses enfants. Elle travaille dans un foyer pour les enfants de la rue à titre d’aide familiale principale.

Le bénévolat est au cœur de ma personnalité. Il m’a ouvert les yeux, influencé mes valeurs et enrichi ma vie grâce aux liens d’amitié que j’ai pu créer et aux expériences qu’il m’a permis de vivre. C’est peut-être un cliché, mais ce que je reçois en retour est plus important. Rendre notre monde un peu plus égalitaire me remplit d’un grand sentiment de plénitude.

Je me sens privilégiée de faire partie d’une entreprise qui essaie de changer les choses dans la société. Les Aliments Maple Leaf a soutenu mes initiatives au Kenya. Nous appuyons depuis longtemps l’UNICEF et ses efforts d’intervention d’urgence à l’échelle mondiale. Nos réalisations à l’échelle du Canada sont également importantes au moyen du Centre de Maple Leaf pour la sécurité alimentaire. J’ai constaté l’influence positive sur les gens et leur famille qu’ont eue nos efforts et nos investissements pour réduire l’insécurité alimentaire. Pas besoin de se rendre à l’autre bout du monde pour faire face à l’injustice et à la pauvreté.

Je suis avec John Dor, un réfugié du Soudan qui en est à sa dernière année d’études en économie à l’université. Sur la photo de droite se trouve Pauline, qui a reçu une bourse Wezesha pour étudier le droit
Je suis avec John Dor, un réfugié du Soudan qui en est à sa dernière année d’études en économie à l’université.
Sur la photo de droite se trouve Pauline, qui a reçu une bourse Wezesha pour étudier le droit.

À mon avis, cette citation de Ruth Bader Ginsburg contient une bonne part de vérité :

« Si vous voulez être un vrai professionnel, vous devez accomplir quelque chose qui ne vous touche pas personnellement. Réparer des fissures dans votre communauté. Faciliter la vie des gens moins chanceux que vous. Pour moi, c’est ce que signifie vivre pleinement – non pas vivre pour soi-même, mais pour les gens qui nous entourent. »

J’espère que vous trouverez la force, dans votre for intérieur, de contribuer à changer les choses. Les Aliments Maple Leaf est là pour vous aider!